Page:Oeuvres de Camille Desmoulins - Tome 1.djvu/90

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de reproduire, et auxquelles nous n'aurions rien à ajouter. Elles complètent cette biographie de Camille, et il nous a semblé inutile de redire en d'autres termes ce qui a été dit si bien.

Nous nous sommes borné, dans ce travail, à réunir les passages les plus caractéristiques des écrits de Camille qu'il est malaisé de se procurer, et que leur étendue ne permet pas de reproduire. Nous n'avons rien omis, ce nous semble, ni de ce qui peut accuser, ni de ce qui doit justifier aussi sa conduite. C'est au lecteur qu'il appartient de prononcer en définitive ; les pièces du procès sont sous ses yeux. Les historiens les plus divers de la Révolution (sauf Lamartine) se sont montrés indulgents pour ce malheureux jeune homme, jeté au milieu d'événements qui devaient briser des âmes plus fortes que la sienne. « Son âme était douce et tendre, a dit M. Mignet, quoique ses opinions eussent été violentes, et ses plaisanteries souvent cruelles. » Camille a écrit quelque part, en parlant d'un homme qui avait longtemps occupé l'attention publique : « Y a-t-il beaucoup de personnes dans la vie desquelles il ne faille arracher quelques pages ? J'aime à appliquera M Linguet ce mot de Valère-Maxime : Peregrinatus est animus ejus in nequitia, non habitavit. » N'en peut-on pas dire autant de Camille, âme