assistait, en entendant la déclaration du jury, « Camille se jeta dans mes bras, s'agitant, se tourmentant : « Ah ! mon Dieu ! c'est moi qui « les tue ; c'est mon Brissot dévoilé ! Ah ! mon « Dieu ! c'est moi qui les tue !... Je m'en vais, « je veux m'en aller, » et il ne pouvait sortir. » Remords inutiles ! Et plus tard à la trihune des Jacobins, rappelant cotte scène, dont quelques-uns lui faisaient un reproche, il ajoutait cette timide rétractation, mais qui, si près du sinistre événement, avait au moins sa valeur comme témoignage et comme amer regret : « Je ne crois pas qu'il y eût beaucoup de royalistes parmi eux. » C'était bien tard pour s'en aviser !
Le reste de la vie si courte de Camille est connu de tous ceux que ses œuvres peuvent intéresser. Sa publication du Vieux Cordelier, le procès et la mort de Camille et de Danton, ont été racontés avec détail dans plusieurs des chapitres les plus étudiés des derniers historiens de la Révolution, MM. Louis Diane et Michelet. Le procès des dantonistes, sérieusement étudié par un chercheur érudit, M. Robinet, va être publié avec des documents nouveaux, recueillis aux archives *. On lira plus loin quelques pages éloquentes que M. Marc Dufraisse veut bien nous permettre
1 M. Robinet vient déjà de publier un important Mémoire tur la vie privée de Danton.