j’entreprens de lui prêter ma voix :
Tout fidelle est soldat pour défendre tes droits.
Si par ta Grace ici je combats pour ta Grace,
Rien ne peut ébranler ma généreuse audace,
Dussent les libertins déchirer mes écrits :
Trop heureux si pour toi je souffre des mépris !
Que ta bonté, grand dieu, veuille m’en rendre digne :
De tes riches faveurs, faveur la plus insigne !
Pour en être honorés, tes saints ont fait des vœux,
Et moi j’en fais pour vivre et pour mourir comme eux.
Daigne donc agréer et soutenir mon zèle :
Tout foible que je suis, j’embrasse ta querelle.
La Grace que je chante, est l’ineffable prix
Du sang que sur la terre a répandu ton fils,
Ce fils, en qui tu mets toute ta complaisance,
Ce fils, l’unique espoir de l’humaine impuissance.
A défendre sa cause approuve mon ardeur ;
Mais animant ma langue, échauffe aussi mon cœur.
Que je sente ce feu qui par toi seul s’allume,
Et que j’éprouve en moi ce que décrit ma plume ;
Non comme ces esprits tristement éclairés
Qui connoissent la route, et marchent égarés ;
Toujours vuides d’amour, et remplis de lumiere,
Ardens pour la dispute, et froids pour la priere.
Page:Oeuvres de Louis Racine, T1, 1808.djvu/38
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