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CHANT QUATRIÈME.

Chefs s’allier pour une expédition, et ce léger sujet de discorde fit plus tard répandre bien du sang.

xxxii.

Le poursuivant d’armes s’avança de nouveau vers le château. Un trompette demanda un pourparler, et les Chefs écossais parurent sur les murailles. Alors le héraut, au nom de Musgrave, défia Deloraine en combat singulier ; il jeta un gantelet, et proposa en ces termes les conditions du combat : — Si l’épée du vaillant Musgrave triomphe du chevalier Deloraine, votre jeune Chef, l’héritier de Branksome, restera en otage pour son clan. Si Deloraine est vainqueur du vaillant Musgrave, l’enfant vous sera rendu ; mais quoi qu’il arrive, l’armée anglaise, sans inquiéter les Écossais et sans être inquiétée, rentrera paisiblement dans le Cumberland.

xxxiii.

Les Chefs écossais, quoique pleins de bravoure et de loyauté, pensèrent qu’on devait accepter cette proposition. Ils ignoraient le secours qu’on leur préparait, et, d’après le sac récent de Jedwood, ils savaient que les soldats du régent n’arrivaient jamais qu’avec lenteur. La noble dame n’était pas du même avis, mais elle n’osait avouer que son art secret, cet art qu’elle ne pouvait nommer, lui faisait connaître qu’on marchait en ce moment à son aide. La trève fut donc conclue, et l’on convint que le combat aurait lieu le lendemain, en champ clos, dans une prairie voisine, à la quatrième heure après le lever de l’aurore ; que les champions combattraient à pied avec la dague écossaise, et que Deloraine, ou quelque autre Chef, si sa blessure ne lui permettait pas de porter les armes, soutiendrait sa cause et celle de son jeune seigneur contre le vaillant Musgrave.

xxxiv.

Je sais fort bien que plus d’un ménestrel dit dans ses chants que les deux champions combattirent sur des coursiers écumans, armés d’une épée dont ils devaient se