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Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/153

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CHANT CINQUIÈME.

humilié la tête superbe de Clarence Plantagenet ; et à quoi bon parler de cent autres braves chevaliers venant de Lammermoor, du riche Merse[1] et des belles rives de la Tweed, sous les bannières réunies d’Hepburn et du vieux Dunbar ? on voyait étinceler leurs armes, tandis qu’ils descendaient la montagne, en criant : — Home ! Home !

v.

La noble dame de Branksome, remplie de courtoisie, fit partir de la tour des chevaliers et des écuyers, pour remercier ces vaillans Chefs du secours prompt et puissant qu’ils lui apportaient ; pour les informer qu’une trève avait été conclue, et qu’un combat devait avoir lieu entre Musgrave et le brave Deloraine ; elle les fit inviter à y assister, et à accepter l’hospitalité dans son château. Mais en faisant bon accueil à ses compatriotes, elle n’oublia pas les lords anglais. Le vieux sénéchal alla lui-même les engager de sa part de la manière la plus civile, à se rendre à Branksome. Howard, que nul chevalier ne surpassait en bravoure pendant la guerre ni en courtoisie pendant la paix, accepta cette invitation sans hésiter ; mais Pacte courroucé préféra se reposer sous sa tente.

vi.

Maintenant, noble dame, vous me demanderez peut-être comment les deux armées ennemies se réunirent : vous pensez que ce n’était pas une tâche facile que de maintenir la trève entre ces cœurs guerriers ces âmes de feu, qui ne respiraient que la colère, le sang et la mort. Une haine héréditaire, l’esprit national, des guerres habituelles divisaient les Chefs qui se rencontrèrent sur les rives du Teviot ; et cependant, sans se menacer, sans froncer le sourcil, ils s’abordèrent comme des frères qui se retrouvent dans un pays étranger. Les mains qui naguère tenaient la lance, et couvertes encore du gan-

  1. Comté de Berrwich. — Ed.