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LE LAI DU DERNIER MÉNESTREL

sa guimpe et son voile ; une guirlande de roses blanches enchaînait les tresses de ses blonds cheveux. Le comte Angus était près d’elle, et cherchait à l’égayer par une conversation agréable. Sans l’aide du chevalier, sa main eût cherché en vain à guider ses rênes brodées. Il crut qu’elle frémissait de la pensée d’un combat à outrance ; mais une autre cause de terreur, que personne ne pouvait soupçonner, fit palpiter son sein quand elle se plaça auprès de sa mère sur les fauteuils couverts de soie cramoisie qui leur étaient destinés.

xviii.

Prix du combat, le jeune Buccleuch était conduit par un chevalier anglais. À peine l’enfant songeait-il à la perte de sa liberté, tant il brûlait du désir de voir les champions en venir aux mains. Le fier Home et l’orgueilleux Dacre parcourent la lice à cheval, avec toute la pompe de la chevalerie, tenant en mains leurs baguettes d’acier, comme maréchaux du combat. Leurs soins assurèrent à chaque champion un même avantage de vent et de soleil. Les hérauts défendirent alors à haute voix, au nom du roi, de la reine et des maréchaux, que personne, sous peine de mort, tant que le combat durerait, osât donner aucune aide à l’un ou à l’autre champion, par regards, par gestes ou par paroles ; on les écouta dans un profond silence, et les deux hérauts firent alternativement ces deux proclamations :

xix.
le héraut anglais.

— Voici Richard de Musgrave : vrai chevalier et de naissance libre, prêt à demander réparation des actes de violence et des dévastations insultantes commises par Deloraine. Il dit que William Deloraine est un traître, suivant les lois des frontières, et il le soutiendra les armes à la main. Que Dieu et sa bonne cause lui soient en aide !