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Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/159

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CHANT CINQUIÈME.

xx.
le héraut écossais.

— Voici William Deloraine, vrai chevalier et de noble naissance. Il dit que jamais acte indigne de trahison n’a souillé son écu depuis qu’il porte les armes, et qu’avec l’aide de Dieu il le prouvera contre Musgrave qui en a lâchement menti par la, gorge.

lord dacre.

— En avant, braves champions, le champ est ouvert : trompettes, sonnez.

lord home.

— Que Dieu défende le droit !

Rives du Teviot, combien vos échos retentirent, lorsqu’au son des cors et des trompettes, les deux ennemis pleins d’ardeur s’élancèrent l’un contre l’autre ! le bouclier levé, l’œil attentif, et d’un pas mesuré, les voilà qui se rencontrent au milieu de la lice !

xxi.

Aimables dames qui m’écoutez, vos oreilles délicates frémiraient d’entendre comment les casques résonnèrent sous les coups de la hache pesante, comme le sang jaillit de mainte blessure, car le combat fut long et acharné, et chacun des guerriers était aussi vigoureux que brave. Mais, si j’adressais mes chants à des chevaliers, je pourrais entrer dans les détails du combat, car j’ai vu briller l’éclair de la guerre, j’ai vu la claymore se croiser avec la baïonnette, j’ai vu le fier coursier marcher dans des flots de sang, et refuser de faire un pas en arrière pour sauver sa vie.

xxii.

C’en est fait ! c’en est fait ! ce coup fatal l’a étendu sur la terre ensanglantée. Il cherche à se relever. Non, brave Musgrave, tu ne te relèveras plus. Le sang l’étouffe ; que la main d’un ami détache son casque, et desserre l’agrafe de son hausse-col pour qu’il puisse respirer plus libre-