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Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/207

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CHANT PREMIER

ter vos tendres complimens. Je suis envoyé à la cour d’Écosse par notre monarque, et je réclame de votre bonté un guide sûr pour moi et ma suite. Je n’ai pas revu l’Écosse depuis que Jacques épousa la cause de ce prétendu prince Warbeck (5), de ce Flamand imposteur, qui reçut à la potence le prix de sa fourberie. Je faisais partie de l’armée de Surrey lorsqu’il rasa la tour antique d’Ayton.

xix.

— Vraiment, reprit Héron, les guides ne vous manqueront pas à Norham. Nous avons ici des gens qui se sont avancés jusqu’à Dunbar. Ah ! ils pourront vous dire quel est le goût de l’ale des moines de Saint-Bothan. Les coquins ont enlevé le bétail de Lauderdale, pillé les femmes de Greenlaw, et ils leur ont fourni des lumières pour mettre leurs coiffes[1].

xx.

— Grand merci de tels guides, s’écria Marmion : en temps de guerre je ne voudrais pas d’autres gardes que vos maraudeurs ; mais je remplis une mission de paix ; je vais m’informer du roi Jacques pourquoi il lève des troupes sur tous les points de son royaume ; et, si j’allais escorté de vos pillards, je courrais risque d’inspirer des craintes et des soupçons au roi.

Un héraut me paraît un guide plus convenable, ou un moine pacifique, ou quelque prêtre voyageur, ou même quelque bon pèlerin.

xxi.

Le gouverneur y rêva un moment ; puis, ayant passé la main sur son front, il répondit :

— Je voudrais bien vous procurer le guide qu’il vous faut, mais je ne puis guère me priver de mes poursuivans d’armes, les seuls hommes qui puissent porter sans danger mes messages en Écosse. Quoiqu’un évêque ait

  1. Expression ironique des maraudeurs incendiaires. — Ed.