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Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/270

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Mais, déjà descendus dans la plaine, Marmion et Lindesay arrivent aux barrières du camp, et y font une halte.

Le ménestrel s’arrête avec eux ; il va monter le ton de sa harpe assez haut pour célébrer dignement le monarque et l’ancienne cour d’Ecosse.



CHANT CINQUIÈME.

INTRODUCTION.

A GEORGES ELLIS ESQ.
Edimbourg.


Le sombre décembre abrège le jour et nous ravit les derniers plaisirs de l’automne ; à peine si le soleil daigne laisser tomber sur les neiges un regard indifférent et froid, comme celui qu’accorde un riche protecteur au poète indigent ; les travaux champêtres sont terminés, le fusil repose au-dessus de la cheminée ; suspendus à la muraille, l’épieu, la ligne et la gibecière forment un trophée inutile. Le basset au poil rude et hérissé, le lévrier agile et le chien d’arrêt sont étendus nonchalamment sur le parquet du salon. L’impatient coursier est condamné à rester attaché tout le jour à l’écurie. La neige forme un rempart autour de la maison ; il ne nous reste plus d’autre sentier que celui qui est indispensable pour aller puiser l’eau à la fontaine. Les journaux lus et relus cessent de nous distraire ; le politique chagrin se courrouce contre le retard du courrier, et la ménagère économe se plaint que la neige empêche l’arrivée des chariots. Lorsque la campagne ne