Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/295

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suyer les yeux ; et Blount, moins compatissant, fut presque attendri. L’écuyer prit la bride du palefroi de Clara, et essaya vainement de la distraire par ses soins empressés.

XXXIII.

Mais ils avaient à peine parcouru un espace de trois milles, que le vaste château de Tantallon s’offrit à leurs yeux sur la hauteur. C’était un vaste édifice qu’on regardait comme un fort imprenable ; de trois côtés les flots de l’Océan entouraient la montagne, et le quatrième était défendu par des remparts solides et par un double fossé : il fallait passer sur un pont étroit avant de parvenir aux portes de fer de la cour principale ; c’était un espace carré dans lequel des corps de logis élégans et vastes, et des tourelles de toutes les dimensions, projetaient les formes irrégulières de leurs ombres ; ici était le donjon ; là une tour dont les créneaux se perdaient dans les nuages, et d’où la sentinelle pouvait souvent voir la tempête se former au loin sur les flots.

XXXIV.

C’est là que Marmion séjourna quelque temps avec sa suite, recevant un aimable accueil du comte Douglas. Chaque jour de nouveaux courriers ou les signaux de la flamme leur apprenaient les divers succès de la guerre. Ils surent d’abord que Jacques s’était emparé de Wark, d’Etall, de Ford, et plus tard du château de Norham. Marmion en ressentit une peine visible, et Douglas espérait que son prince ferait la conquête de tout le Northumberland ; mais on ajoutait tout bas au récit de ces premiers avantages, que, laissant fondre son armée, le roi passait les jours dans les fêtes avec l’artificieuse épouse de Hugh Heron. Je laisse aux chroniques toutes ces anecdotes ; je ne veux célébrer que la bataille de Flodden, et non faire une histoire.

On apprit enfin à Tantallon que l’armée d’Ecosse avait assis son camp sur cette haute colline qui domine fièrement la plaine de Millfied ; et que le brave Surrey, ayant

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