Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/323

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CHANT SIXIEME 217

maintenant ces phalanges victorieuses ? où sont Huntley et Home ? Que ne peuvent-ils entendre ce clairon sonore répété par les échos de Fontarabie, qui retentit à l’oreille de Charlemagne lorsque la vallée de Roncevaux vit succomber le brave Roland, Olivier et tous ses plus fameux paladins ? Ce clairon avertirait les clans de la Calédonie de renoncer au pillage pour décider une seconde fois en leur faveur la fortune chancelante. L’étendard royal flotte encore dans la plaine de Flodden, et les preux, orgueil de notre patrie, meurent pour le défendre.

Vains regrets ! laissant le carnage sur leurs traces, les soldats de notre aile gauche s’écartent du côté de la croix de Sibylle.

— Fuyons, dit le moine à Clara, fuyons. Il la place sur son palefroi et la conduit sur les rives de la Tweed, dans la chapelle de Tilmouth ; là ils passèrent toute la nuit en prières ; et au lever de l’aurore Clara vit arriver son cousin le lord Fitz-Clare.

XXXIV.

Mais au moment où ils venaient de quitter la hauteur, la mêlée était devenue plus sanglante. Les Anglais avaient soudain fait pleuvoir sur leurs ennemis une nouvelle grêle de leurs flèches, et leur cavalerie, après plusieurs charges désespérées, était sur le point de rompre le cercle que les écossais formaient autour de leur roi. Malgré les flèches qui pleuvent de toutes parts, malgré les cavaliers qui fondent sur eux comme des tourbillons, les défenseurs de Jacques offrent toujours une forêt impénétrable de lances, et si un des leurs tombe, il est soudain remplacé par un compagnon jaloux de venger sa mort ; aucun ne songe à une lâche fuite ; chaque soldat de l’immortelle phalange est fier et jaloux de l’honneur de la patrie ; le vassal combat comme le seigneur, l’écuyer comme le chevalier ; enfin la nuit couvre de son voile sombre leur petit nombre : et leur roi blessé. Ce fut alors que le sage Surrey fit sonner la retraite. Ses bataillons fatigués se retirent du combat,