Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/466

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de Blanche, qui exprime à la fois le délire de ses pensées et l’avis qu’elle donne au chevalier de Snowdonn. L’espèce de petite fable que nous lui avons substituée est trop suivie pour être mise dans la bouche d’une folle. Nous allons donner la traduction littérale du texte; mais nous doutons qu’on puisse y deviner le charme et l’harmonie bizarre de l’original : du moins ou jugera de la difficulté d’une traduction fidèle en vers.

Les filets sont dressés, les pieux sont disposés :
Chantez toujours gaîment, gaiment!
Ils tendent les arcs, et aiguisent les couteaux;
Les chasseurs vivent si joyeusement !...

C’était un cerf, un cerf dix cors,
Portant ses rameaux fièrement :
Il descendit avec majesté dans le vallon.
Chantez toujours hardiment, hardiment.

Ce fut là qu’il rencontra une chevrette blessée;
Elle était blessée mortellement :
Elle l’avertit que les filets étaient tendus...
Oh! si fidèlement! fidèlement!

Il avait des yeux, et il put voir
Chantez toujours prudemment, prudemment;
il avait des pieds, et il put fuir...
Les chasseurs veillent de si près!

Au lieu de ces lourdes consonnances en ment, il n’y a dans le texte que des sons gracieux, comme merrily, warily, etc. etc.

Note 10. — Paragraphe xxx.

Les montagnards écossais avaient jadis une manière si expéditive de préparer la venaison, qu’elle surprit beaucoup le vidame de Chartres, qui, pendant qu’il était en otage en Angleterre, reçut d’Edouard VI la permission de parcourir l’Ecosse, et pénétra, Selon son expression, jusqu’au fin fond des sauvages.

Après une grande partie de chasse, il vit ces sauvages d’Ecosse dévorer leur gibier tout cru, sans autre préparation que de le presser fortement entre deux bâtons, de manière à en exprimer tout le sang et à rendre la venaison extrêmement dure. Le vidame sut se rendre populaire en ne se montrant pas plus difficile qu’eux.


CHANT VI.

Note i. — Paragraphe vii.

Note i . — Paragraphe vu,

Les anciens montagnards vérifiaient dans leurs mœurs ce que dit Cray dans ses vers :

« Les rochers des montagnes nourrissent une race de fer, ennemie du génie plus doux de la plaine ; car il faut des membres infatigables pour labourer la terre pierreuse et détourner les flots impétueux du torrent. Qu’y a-t-il d’extraordinaire si, élevés par la patience et la valeur, ils conservent avec audace ce qu’ils ont conquis par la force? Qu’y a-t-il d’extraordinaire si, en voyant leurs remparts de rochers renfermer dans leur enceinte la pauvreté et la liberté, ils attaquent les habitans les plus riches des plaines ?»(Gray, Fragment sur l’alliance du gouvernement et de, l'éducation.)