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THOMAS LE RIMEUR

L’histoire de sir Tristrem, du manuscrit d’Édimbourg, diffère totalement du volumineux roman en prose compilé jadis par Rusticien de Pise et analysé par M. le comte de Tressan ; mais elle est d’accord dans toutes les particularités essentielles avec le poème que je viens de citer, et qui est d’une antiquité beaucoup plus reculée.


I.

— Pendant sept ans le soleil avait parcouru son cercle accoutumé, la guerre exerçait ses fureurs en Écosse, et le Ruberslaw montrait au Dunyon sa cime couronnée de la flamme rouge des signaux.

II.

Aux alentours de Coldingknow des pavillons s’élèvent dans la plaine. Les cimiers des casques et les fers des lances étincellent dans les touffes du genêt.

III.

Le Leader, roulant ses ondes vers la Tweed, entend résonner l’ensenzie[1] sur ses rives ; les chevreuils tressaillent et fuient depuis Caddenhead jusqu’aux bois lointains de Torwoodlee.

IV.

On donne un grand festin à Erceldoune, dans l’antique château de Learmont : des chevaliers de renom et des dames vêtues de manteaux brodés d’or sont conviés au banquet.

V.

Ils n’attendirent pas vainement à table la musique et les agréables récits, les coupes remplies d’un rouge nectar, et les quaighs[2] couronnée de la mousse argentée de l’ale.

VI.

Quand le festin fut terminé, le prophétique Thomas se

  1. Cri de guerre.– Ed
  2. Vases de bois formé de douves assemblées.– Ed