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Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome II, trad Defauconpret, 1831.djvu/148

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Oseraient-ils, tous ces obscurs rebelles,
Nous opposer leur Fairfax, leur Waller ?
Ces vils soldats que vante Westminster,
Soutiendront-ils le choc des preux fidèles ?
Beau chevalier, le ciel combat pour toi,
L’honneur te parle et double ta vaillance ;
C’est la beauté qui croit à ta constance :
Sois digne d’elle en défendant le roi.

Montrose a su rappeler la victoire,
Quand elle avait déserté nos drapeaux ;
Ormond, Derby, par des exploits nouveaux,
De leurs beaux noms vont accroître la gloire.
Enfant des preux, mérite que le roi
Couronne aussi ton heureuse vaillance :
Reviens vainqueur ah ! j’en ai l’espérance ;
Le dieu du ciel va combattre avec toi.

Honneur, honneur à ta blanche bannière,
Beau chevalier ; les faveurs de l’amour
Seront le prix d’un glorieux retour :
De tes lauriers ta dame sera fière.
Toujours fidèle à ta dame, à ton roi,
Amour, honneur, seront ta récompense ;
Le Dieu du ciel protège la vaillance
Du chevalier qui combat pour son roi.

xxi.

Hélas ! bon ménestrel, dit Matilde, c’est trop tard faire entendre ce chant guerrier ! Il fut un temps où cette voix de la gloire eût fait palpiter tous les cœurs dans les domaines de Rokeby ! mais aujourd’hui nous écoutons ces nobles accens comme les sons du clairon, qui vont frapper l’oreille du soldat expirant ; ta ballade nous attriste dans l’impuissance où nous sommes de répondre à l’appel de la fidélité ; Mais qu’il reçoive les applaudissemens qu’il mérite, celui qui célèbre la bonne cause alors même qu’elle semble perdue à jamais ! Reçois cette faible récompense de l’héritière de Rokeby… Prête-moi ta harpe : moi aussi, avant de quitter le château de mes ancêtres, je veux essayer de déplorer les infortunes de cette noble race, pour laquelle mon père a combattu.