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Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome II, trad Defauconpret, 1831.djvu/238

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fantastiques, ces jeunes filles que Roland aperçoit de loin ? Tout à l’heure hésitant et timides, elles ont entrelacé leurs bras comme des sœurs ; elles s’approchent maintenant du chevalier pensif, et puis s’arrêtent encore avec une crainte et une indécision simulées ; ah ! que cette crainte et cette indécision sont séduisantes ! elles semblent dire : — Notre désir est de vous plaire ; daignez nous dire comment.

Leurs traits avaient ce teint que donne le soleil de Candahar : animés par une légère nuance de rose pâle, leurs membres agiles étaient d’une gracieuse symétrie, et des guirlandes de fleurs embaumaient leurs noirs cheveux, dont les boucles descendaient jusqu’à leur ceinture.

L’hennah avait doré leurs doigts arrondis, et le noir sumah prêtait à leurs yeux une couleur plus brillante et plus douce ; un voile de gaze blanche couvrait avec une négligence étudiée les globes de leur sein. La modestie eût trouvé qu’il en laissait trop apercevoir pour séduire les regards et appeler le toucher, et cependant il promettait encore davantage.

xxxi.

— Aimable chevalier, arrête-toi un moment, dirent-elles ; suspends ta route pénible tandis que nous rendrons à l’amour l’hommage qui lui est dû. L’amour t’a fait triompher de la peur et de l’avarice : écoute-nous, guerrier, car nous sommes les esclaves de l’amour et tes amies.

— Nous n’avons point de trésors pour t’offrir à genoux, nous n’avons ni le courage ni la force de manier la zagaie et le javelot ; cependant les amans ont donné à la beauté des lèvres de rubis et des dents de perles ; ou si le danger te tente davantage, les flatteurs le trouvent dans nos yeux.

Arrête-toi donc, aimable guerrier, arrête-toi jusqu’à ce que le soir usurpe le sceptre du jour ; oh ! arrête, arrête ; viens sous ces berceaux ; nous couronnerons tes cheveux de fleurs ; nous te servirons un banquet et des vins délicieux ; nous te charmerons par des airs di-