Page:Offenbach - Notes d un musicien en voyage 1877.djvu/206

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sique n’ait été commandée, — ce qui est plus probable — pour jouer pendant le dîner.

Le lendemain, à dix heures, je descends dans la salle à manger pour déjeuner. Absolument la répétition du repas de New-York. Cependant il y a là une chose qui donne un cachet particulier et assez bizarre à la salle, c’est qu’on n’est servi que par des nègres et des mulâtres. Pour être admis en qualité de garçon dans cet hôtel, il faut avoir un pot de cirage sur la figure.

La salle à manger est immense, et il est vraiment original de voir une trentaine de tables grandes et petites, occupées pour la plupart par de très-belles dames en grande toilette autour desquelles voltigent quarante ou cinquante nègres. Les nègres ne sont pas mal, mais les mulâtres ont des têtes superbes. J’ai idée qu’Alexandre Dumas a dû passer pas mal de temps dans ce pays — car le portrait de notre grand romancier y est joliment reproduit.