Page:Offenbach - Notes d un musicien en voyage 1877.djvu/219

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cains, qu’en disant qu’ils sont en réalité : un berceau à roulettes.

Par exemple, je n’aime pas beaucoup cette cloche permanente qui vous suit pendant tout le trajet avec son glas funèbre, mais c’est peut-être une habitude à prendre.

Du reste il ne faut pas avoir l’oreille très-délicate quand on voyage en Amérique. On est continuellement persécuté par des sons fâcheux.

Ainsi, à Utica, où nous nous arrêtons quelques minutes pour le lunch, je vois — et j’entends, hélas ! — un grand Nègre qui frappait sur un tam-tam. Évidemment il devait jouer des airs à lui, car il frappait tantôt fort, tantôt avec une vitesse étonnante, tantôt avec une lenteur mesurée. Il mettait dans son jeu, je ne dirai pas des nuances, mais des intentions. J’oubliai de luncher pour examiner ce musicien qui m’intriguait beaucoup. Pendant son dernier morceau, car pour lui ce devait être un