Page:Offenbach - Notes d un musicien en voyage 1877.djvu/220

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morceau, je fus tout yeux et tout oreilles. Il commença par un fortissimo à vous rendre sourd, car il était vigoureux, ce Nègre, et il n’y allait pas de main morte. Après ce brillant début, sa musique continua un decrescendo, arriva au piano, puis au pianissimo, puis… au silence.

Au même instant le train s’ébranlait, j’eus à peine le temps de mettre un pied sur la marche que déjà il filait à toute vapeur.

Nous arrivons à Albany, où l’on s’arrête pour dîner. Devant le restaurant d’Albany, je trouve un autre grand diable de Nègre, à peu près pareil à l’autre et qui jouait également du tam-tam.

— On en met donc partout, pensai-je. Voilà un pays où l’on aime furieusement le tam-tam.

Ventre affamé n’a pas d’oreilles, dit un de nos proverbes. Je suis désolé de m’inscrire en faux contre un dicton recueilli par la sagesse des