Page:Ohnet - L’Âme de Pierre, Ollendorff, 1890.djvu/106

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sous-préfet de Bastia, qu’on continental mystérieux vivait dans une modeste famille de Torrevecchio, qu’il exécutait des travaux remarquables dans l’église ; que tout, dans sa manière d’être, annonçait une parfaite honorabilité, mais que, peut-être, il serait intéressant, néanmoins, de s’assurer de son identité. L’administration n’y mit pas tant de formes et ordonna à la gendarmerie de Bastia de demander à l’étranger de fournir ses papiers. Heureusement, le brigadier eut l’idée de passer par la mairie et de raconter au maire l’objet de sa mission. Celui-ci, voyant aboutir ses menées à une brutale intrusion de la force publique dans la vie de celui pour lequel il avait une considération toute particulière, lava la tête au brigadier, qui n’en pouvait mais, le renvoya au chef-lieu, avec une belle lettre pour le préfet, et évita à Pierre, qui travaillait dans la candeur de son âme, l’apparition des gendarmes. On ne sut donc pas à qui on avait affaire.

Il y avait deux mois environ que Pierre était à Torrevecchio, chassant, pêchant, travaillant et ayant achevé, non seulement le portrait de Marietta, les peintures de l’église, mais