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DIVERS PORTRAITS DE PASCAL ET DES SIENS

De Duvivier, il vint à un bon religieux, ancien chartreux, nommé Soucley, et de Soucley, « ami de la Vérité », par d’autres « amis de la Vérité », à M. Gazier, bien digne d’un si précieux dépôt. C’est lui qui, en 1880, au moment où l’on inaugurait, à Clermont-Ferrand, le Pascal de Paul Dubois, permit à M. Xavier Charmes, Auvergnat fidèle aux grandeurs de la race, d’en faire exécuter le moulage. Le premier exemplaire fut remis, par les soins de M. Charmes et les mains de M. Bardoux, au musée de la ville natale de Pascal. Il s’y trouve toujours. Divers « amis de la Vérité » ou, pour quitter tout archaïsme, divers admirateurs ainsi que divers fidèles en ont reçu quelques autres. MM. Michaut et Gazier en ont enrichi leurs éditions des Pensées. Barrias s’en est inspiré pour la statue du grand amphithéâtre de la Sorbonne et feu Jean Frère, pour les bustes de Port-Royal et de Saint-Étienne-du-Mont.

II. Dessin au crayon rouge par Domat. — Ce dessin a été reproduit pour la première fois par Prosper Faugère, au tome II de son édition des Pensées (1844), et il en a conté, dans l’introduction[1], la singulière découverte :

« Il y a quelques années, à la mort d’une demoiselle Domat, dernière du nom, on trouva au fond d’un vieux coffre, un volume, c’est un digeste, sur la couverture intérieure duquel est esquissée, de la main de Domat, la noble et belle figure de Pascal. Sur presque toutes les pages de ce digeste on retrouve les marques du rouge dont le grand jurisconsulte s’est servi pour tracer l’image de son ami. Au-dessus de la précieuse esquisse, le fils de Domat a écrit sa signature avec ces lignes : Mon père s’est servi de ce Corps de droit pour son ouvrage des Lois civiles : et au-dessous cette inscription : Portrait de M. Pascal fait par mon père. » Étonnant croquis d’un Pascal encore presque adolescent et d’un front déjà comme olympien. Mais le foudre souverain de la Grâce lui apprendra que « Jésus-Christ est un Dieu dont on s’approche sans orgueil et sous lequel on s’abaisse sans désespoir ». C’est l’unique croquis, au moins parmi les portraits qui nous restent, fait du vivant de Pascal.

Presque immédiatement après Faugère, le Magasin pittoresque (1845, t. XIII, p.100) le donnait assez pauvrement gravé au public. Une phototypie réduite figure en tête du Pascal de M. Boutroux, dans la collection des Grands Écrivains français. Quant au précieux volume, relique de Domat servant de reliquaire à la relique de

  1. T. I, Introduction, p. lxxiii