Aller au contenu

Page:Ojardias - Divers portraits de Pascal et des siens, A 10423.pdf/16

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
12
DIVERS PORTRAITS DE PASCAL ET DES SIENS

Dijon, 6e salle, no  314, un médaillon en bois sculpté, où Pascal nous apparaît sourcilleux et le masque alourdi. Cette ronde-bosse de facture singulière appartenait jadis à un particulier de Lyon.

Restent quelques autres portraits, de garantie moindre que les authentiques, mais très supérieurs au genre capricieux de l’approximation. De tous le plus notable serait un ouvrage de signature jusqu’à présent indéchiffrable et daté, sur la toile même, de 1658, exhibé dans le Magasin Pittoresque (t. XXXIX, 1871, p. 364), périodique décidément fécond en portraits certifiés du vivant de Pascal. Comment établir cette date ? Le Magasin Pittoresque le néglige, n’étant pas la Bibliothèque de l’École des Chartes ; et Mlles Devès, d’Aurillac, détentrices actuelles de cet excellent morceau, ne peuvent fournir, hélas ! aucune référence.

Le Pascal de l’ancien archevêché de Toulouse et celui du château de Moriat, entre Issoire et Brioude, sont un seul et même Pascal avec des accessoires différents. Ici et là, Quesnel a fourni la figure, mais l’arrière-plan de la draperie offre, à Toulouse, la perspective d’une église surmontée d’une gloire : Port-Royal, croit-on ; en Auvergne, une maison de plaisance précédée d’un parterre où tout œil auvergnat reconnaît Bienassis, le manoir des Perier, alors dans tout son beau, maintenant dévoré par le développement impitoyable de l’usine Michelin et du « pneu qui boit l’obstacle ».

Le portrait de Toulouse viendrait, par l’archevêque Brienne, de ce lunatique Brienne, fils du secrétaire d’État, l’un des premiers éditeurs des Pensées, intelligence prompte mais sujette aux vapeurs qui, du mariage, le conduisirent à l’Oratoire, de l’Oratoire à la prison de Saint-Lazare, et finalement, à la détention perpétuelle et à la folie déclarée. Revenant, en 1667, d’Aleth, auprès de M. Pavillon, avec le bon Lancelot, ils furent les hôtes de Bienassis, et c’est assurément à Bienassis qu’était suspendu le second portrait, en manière d’ex-voto.

On lit, en effet, dans la Feuille hebdomadaire pour la Haute et la Basse-Auvergne, numéro du 29 décembre 1781 : « M. de Varennes, Commandant militaire de cette ville [Clermont], possède le portrait de cet homme illustre [Pascal]. » Or, le père de M. de Varènes — j’emprunte toutes mes ressources à M. Élie Jaloustre, l’historien auvergnat des Perier — avait acquis Bienassis en 1750, d’un de ses parents, M. Clary de Saint-Angel, conseiller à la cour des aides de Glermont-Ferrand, et celui-ci, allié par sa femme, et par ses sentiments, intimement lié au chanoine et à Marguerite Perier,