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PRÉFACE DU TRADUCTEUR


Quiconque a lu, avec toute l’attention qu’il mérite, le Bouddha de M.  Oldenberg dans la sincère et limpide traduction de M.  Foucher[1], a dû se poser avec intérêt la question des origines du Bouddhisme : non pas de ses origines immédiates, très nettement définies dans cet ouvrage ; mais de ses racines profondes, de ses antécédents sur le sol et dans l’esprit hindous. Stade déjà très avancé de l’évolution intellectuelle et morale de l’Inde, il implique évidemment des stades antérieurs, sans lesquels il demeure en partie lettre close : que saurions-nous du christianisme, si l’histoire en commençait à la prédication de Jésus ? Védisme, brahmanisme, bouddhisme : autant de croyances dont nous possédons au complet les Bibles ; autant d’anneaux d’une chaîne continue, que le philosophe ou l’historien doit suivre d’un bout à l’autre, s’il veut contempler dans toute son ampleur le travail mental qui fait sortir de la superstition la plus naïve la spéculation la plus élevée, de l’adoration d’un pouvoir arbitraire un idéal moral, de la rude écorce de l’égoïsme humain la fleur divine du sentiment religieux.

C’est donc surtout à titre de complément, d’introduction nécessaire au Bouddha de M.  Oldenberg, que

  1. Bibliothèque de Philosophie contemporaine, la 1re édition est épuisée ; mais il y en a une seconde sous presse.