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DU PHARAON

Le jeune homme ne fit qu’un bref adieu, mais ses yeux enchanteurs surent dire à l’aimée toute la profondeur de son affection, par un regard expressif, troublant et passionné.

Les chevaux partirent au grand trot. Yvaine regardait la silhouette harmonieuse de Sélim et admirait l’aisance avec laquelle sa main fine et pourtant si forte retenait l’ardeur de son rapide coursier. Ses yeux se fixèrent sur son père, encore si alerte et si vif, et elle murmura, le cœur débordant de joie et d’affection :

— Mon père chéri… Sélim, mon amour… comme je vous aime !…

Quand les cavaliers furent hors de vue, fidèle à sa promesse, Yvaine rentra chez elle. Elle congédia sa servante italienne, voulant être seule avec ses pensées, ses souvenirs et ses rêves. Elle s’étendit sur un divan et se mit à songer…

Il lui semblait entendre encore les jolies choses que Sélim lui disait si souvent et elle refaisait en son esprit tous leurs doux projets d’avenir.

Ils avaient confiance en la vie qui s’annonçait si belle pour eux !… De noble naissance, riches, unis par une même croyan-