Page:Oligny - Le Talisman du pharaon, 1929.djvu/136

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
136
LE TALISMAN

duction de l’amphore… Lui aussi avait compris… Il saisit le petit vase d’argile, et n’eut plus qu’une pensée : reprendre contact avec le sol.

Remonter la rive escarpée était impossible. Il dut nager, soutenant Yvaine jusqu’à l’endroit où le rivage était bas, et où il put sans difficulté remettre pied à terre.

De l’escarpement, Pierre de Kervaleck avait tout vu… Ce qu’il souffrit à ce moment est inexprimable. Il voyait, tremblant d’impuissance, son enfant chérie courant le double danger de la noyade si elle lâchait prise et de la mort par la dent du crocodile si le jeune homme était vaincu… Il avait vu les efforts de Sélim et compris son généreux dévouement. Quand il avait disparu sous l’eau qui s’était refermée en clapotant, le savant avait poussé un cri affreux… Il lui avait semblé que c’était son fils qui venait de disparaître, et il voyait sa fille frôlée par la mort ! Il avait frissonné d’horreur… Mais quand il l’avait vu réapparaître, le poids terrible qui oppressait son cœur avait été ôté comme par une main invisible, et il s’était repris à espérer…

Il avait vu Sélim rejoindre Yvaine, et il