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LA VILLE ENCHANTÉE

tel. Je pris ma montre, mon portefeuille et le léger pardessus que j’avais sur moi, l’autre nuit, pendant ma ronde. « Et maintenant, dis-je, Agnès, je suis prêt. » Pour qui ? pour quoi ? ni elle ni moi nous n’en dîmes rien. Notre petit Jean et ma mère nous attendaient sur le palier. Celle-ci, non plus, contrairement à ses habitudes, ne me dit rien. Le petit était plus sage que jamais. Nous descendîmes en silence, nos serviteurs très affairés, derrière nous. Ne me demandez pas de vous décrire les sentiments que j’éprouvais. Je ne pensais à rien qu’à obéir à la force indéfinissable qui me poussait en avant. Je sentais qu’il me fallait m’en aller et la surprise m’enlevait jusqu’au désir d’opposer la moindre résistance. Chose étrange, ce n’était pas la peur qui m’entraînait, ni même une force étrangère. C’était