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LA VILLE ENCHANTÉE

passivement, comme M. le Curé, mais avec une sorte de rage. Solidement arc-bouté sur lui-même, les bras tendus en avant, il luttait désespérément contre cette force irrésistible, ne cédant que pas à pas, mais cédant toujours.

Cependant nous avancions, mon petit Jean trottinant près de nous, ma femme touchant à peine terre, et ma digne mère, qui geignait doucement mais sans mot dire, me tirant si fort après elle que j’avais peine à ne pas courir. Tous nos voisins dévalaient sur nos talons, et toute la ville, avec nous, se hâtait, en procession vers la porte Saint-Lambert.

Il faisait encore presque nuit, et tout se taisait sauf les cloches de la cathédrale qui s’étaient mises soudain à sonner le glas. Une fois près de la porte, une brusque stupeur s’empara de moi. Mais