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LA VILLE ENCHANTÉE

enfin, que faisions-nous là, tous, tant que nous étions, à quitter nos demeures pour nous engouffrer dans un brouillard glacial ? Je fis halte et me retournai pour parler à la foule, mais je vis bien alors que je ne m’appartenais plus. Ma langue enchaînée ne put articuler une parole et voici que toujours poussé par la même force, douce mais ferme et irrésistible, je me trouvai de l’autre côté de la porte. Les hommes autour de moi étaient balayés de la même façon. Si ma mère avait été plus forte, j’aurais pu me croire entraîné par elle car dans sa frayeur elle s’opposait énergiquement à toute tentative de retour. Mais quoi, M. Barbou qui, célibataire, n’était embarrassé de personne, lui aussi, malgré tous les efforts qu’il tenta pour rebrousser chemin, je le vis pirouettant sur lui-même comme une toupie,