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LA VILLE ENCHANTÉE

Nous avions tant souffert, pendant trois jours, de ne plus le voir !

Peu à peu, néanmoins, cette exaltation s’apaisa et la lumière elle-même rendit plus réelle et plus accablante l’étrangeté de notre situation. Tantôt, dans la nuit, nous pouvions nous croire abusés par un mauvais rêve. Maintenant, comment ne pas se rendre à cette évidence trop lumineuse ? Le moyen de croire que toute cette aventure n’était qu’un jeu ? M. de Clairon était là, comme les autres, bouche bée devant ces portes que nulle science ne pouvait ouvrir. Là aussi, M. le Curé, dont la présence était encore plus significative. Ainsi donc l’Église elle-même n’avait rien pu. Nous étions là, foule lamentable d’exilés chassés de nos maisons, le cœur navré, incapables de répondre à l’inquiète caresse des enfants pendus à nos bras. Dans les