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LA VILLE ENCHANTÉE

tout, elle ne faisait qu’obéir à mes ordres, et cependant, rien qu’à la voir, mon cœur se calmait. « Mon ami, dit-elle, il faut que je te laisse ; c’est eux qui l’exigent, car ils ne veulent pas que les enfants aient à souffrir. » Que pouvais-je faire ? J’étais là debout, pâle, immobile, regardant passivement se former cette petite armée d’enfants et de femmes. Ma mère, comme moi, restait immobile. Elle non plus n’avait rien entendu. Elle était blanche comme un linge et ses lèvres tremblaient de douleur. C’était bien elle qui tantôt s’était prêtée si docilement à exécuter mes ordres, mais maintenant elle se raidissait contre cette même consigne. Le cortège une fois formé, elle suivit, mais parmi les dernières. Ils nous quittèrent ainsi presque tous pleurant et se retournant vers nous à maintes reprises pour agiter leurs mains