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LA VILLE ENCHANTÉE

redoutions un fantôme. D’invisibles regards nous épiaient de partout. Bien que tout le monde fût mort de fatigue, je donnai ordre de continuer les patrouilles. Tout, plutôt que de nous laisser gagner par la folie qui nous obsédait. Pour moi, je restai sur les bords de la rivière, aussi près de la ville que je pus, car, j’en ai fait vingt fois l’expérience, il y avait là une limite que nous ne pouvions franchir. J’y revins, cette nuit, à plusieurs reprises, me serrant dans mon pardessus pour me préserver du serein.

Pour le dire en passant, nous avions des vivres en abondance qu’on nous envoyait de la Clairière et des maisons voisines, mais ici, bien que je me sois fait une loi de ne pas vous parler de moi, permettez-moi de mentionner une expérience tout intime. Comme j’étais en observation, j’aper-