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LA VILLE ENCHANTÉE

çus une barque, la mienne propre, engagée si avant dans les dernières couches du brouillard que l’extrême pointe de la proue baignait en pleine lumière. C’est ce qui me permit de reconnaître la jolie barque de plaisance dont j’avais fait cadeau à ma femme, et à laquelle nous avions donné le nom de notre Marie. Cette vue me bouleversa le cœur. Un être cher ne voulait-il pas me faire signe qu’il était là, près de moi ? Je me levai d’un bond pour essayer, une fois encore, de franchir la ligne fatale, mais mes pieds, devenus de plomb, refusèrent leur service ; mes oreilles bourdonnaient, toute ma force était partie ; je m’assis de nouveau et commençai à pleurer comme un enfant. Dans cette barque, c’était peut-être ma petite Marie.

Dieu sait si j’ai aimé cette petite, et cependant j’avais peur. Que l’homme est