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LA VILLE ENCHANTÉE

remplit d’espérance. Tout le monde se rapprocha pour les entendre et beaucoup pleuraient. Nous étions comme des enfants perdus qui, de loin, reconnaissent la voix de leur mère. Oubliant sa morgue coutumière, M. de Bois-Nombre sanglotait. Depuis son mariage, on ne l’a pas vu souvent à la cathédrale ; « Mon Dieu, s’écriait-il au milieu de ses larmes, oh ! que je voudrais être là ! » Nous autres, nous ne disions rien, mais notre cœur se fondait de tendresse. Plusieurs étaient tombés à genoux. M. le Curé vint se placer au milieu du groupe, et de sa belle voix chaude et pénétrante, il entonna le psaume : « Mon cœur a bondi de joie quand j’ai su la grande nouvelle que nous entrerions bientôt dans la maison du Seigneur. » Qui aurait cru, trois jours plutôt, que de telles pensées trouveraient chez nous un