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LA VILLE ENCHANTÉE

ne m’avait pas causé de surprise. Pourquoi trouver surprenant que les morts nous reviennent. Le miracle au contraire, le vrai miracle, ah ! c’est qu’ils ne reviennent pas, qu’une fois partis, ceux qui nous aiment restent où ils sont allés, sans plus nous rien dire, sans nous envoyer le moindre message. N’est-ce pas au contraire tout simple que la voûte des cieux plie jusqu’à nous, et que des portes du Paradis nos bien-aimés nous soient rendus ?… J’ai pesé sans fin ce mystère de leur absence éternelle, je n’ai jamais pu ni le comprendre ni m’y résigner.

J’étais donc dans le jardin que je n’avais pas quitté de toute la nuit, trop agité pour pouvoir rester enfermé dans ma chambre. J’étais assis sous un berceau de verdure où elle aimait à s’asseoir, où j’ai déjà passé