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LA VILLE ENCHANTÉE

je ne suis qu’un pauvre être de faiblesse et d’amour. J’oubliai tout à fait les nobles ambitions qui m’avaient soutenu jusque-là dans mes recherches, et, au lieu des précieux secrets d’outre-tombe, je ne vous rapporte que la banale aventure de deux cœurs qui se rencontrent, qui se perdent et qui se poursuivent. Qui me dira le temps que j’ai perdu de la sorte à battre éperdument cette multitude, uniquement occupé de rejoindre ma bien-aimée ?

Les cloches de la cathédrale déchaînées soudain me rendirent à moi-même. Il me sembla que je sortais d’un rêve pour rentrer dans la vie réelle. La vie réelle, c’est le mot bizarre et décevant que nous avons coutume d’employer en de pareils cas. Mais l’être de rêve, au milieu de cette foule qui m’environnait, en vérité n’était-ce pas moi ? La