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LA VILLE ENCHANTÉE

pensée au contraire, le mouvement, l’énergie, l’entrain, la vraie vie enfin, était ce flot merveilleux d’activité sereine et puissante qui me ballottait comme une épave insignifiante, inerte, inexistante. On a composé jadis sur le monde invisible un poème que monsieur le Maire connaît sans doute. Un homme traverse le purgatoire — pour ne pas parler des autres cercles de son voyage — et de tous côtés on se presse autour de lui. On veut le voir, on veut l’entendre, on suit avec stupeur l’ombre que seul, parmi tous ces êtres, il projette sur le sol. Parce qu’il respire, parce qu’il est vivant, il maîtrise, il domine tous ces fantômes. Le monde invisible aurait-il changé, ou bien suis-je moi-même un trop chétif personnage ? Toujours est-il que je n’attirais l’attention de personne. Lorsque peu à peu je fus