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LA VILLE ENCHANTÉE

réduit comme moi à ses propres lumières, on se trouve souvent dans un embarras inextricable. Rien ne se tient. Tout se contredit, et l’on voit s’évanouir les unes après les autres les frêles philosophies auxquelles on a tâché de s’appuyer, trop heureux si, parmi cet amas de ruines, brille toujours la claire lampe du devoir.

Du chaud soleil que nous respirions tout à l’heure, nous étions rentrés dans le brouillard et dans la nuit. Autour de nous régnait un profond silence. Personne. Qu’était devenue cette foule que je m’aguerrissais à rencontrer, et vers laquelle nous allions, M. le Curé et moi, avec autant de ferveur que d’épouvante. À chaque seconde, à chaque pas, il nous semblait que l’occasion allait surgir de tendre toutes nos forces et de raidir notre sang-froid. Mais non, rien, absolument rien.