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LA VILLE ENCHANTÉE

de la maison. Un frais ruban, quelques bijoux, était-ce de tels riens qu’émanait la calme douceur de cette chambre ? Un coin de cette chambre est pour nous comme un sanctuaire, c’est le panneau où nous avons suspendu le portrait de notre petite Marie. D’ordinaire une broderie exquise voile cette image, car mon Agnès elle-même n’a pas toujours le courage de regarder les traits de cet ange disparu. C’est elle qui l’a cachée de la sorte sous une gerbe de lis qu’elle a brodée elle-même, et nulle autre main que la sienne n’écarte jamais les plis de ce voile. Mais quelqu’un était venu là. L’image de mon enfant me regardait, libre de tout voile, et je vis, au bord du cadre, une branche d’olivier aux feuilles d’argent. Ici, je ne sais plus rien, sinon que je poussai un grand cri, et que je tombai à genoux devant ce présent des anges.