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LA VILLE ENCHANTÉE

Rappelez-vous que votre maire m’a confié ses pouvoirs et que vous avez ratifié sa décision. » J’avoue que je me mordis les lèvres en disant ces derniers mots. Qu’avais-je besoin de leur consentement pour les commander ! Mais, sous cette République, les plus sincères doivent mentir.

On m’obéit sans résistance. Ces pauvres gens ne demandaient qu’à dormir. Moi-même qui n’avais pas fermé l’œil depuis vingt-quatre heures, j’eus beaucoup de peine à ne pas me laisser aller au sommeil.

Je marchais de long en large, en me secouant de mon mieux. Tous mes hommes étaient étendus sous les arbres ou à l’ombre des buissons. Là-bas, sur la route, disparaissait la petite bande que j’avais envoyée à la Clairière, et, devant moi, à deux doigts du rideau de brouillard, toujours assise à la