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LA VILLE ENCHANTÉE

Mais je ne croyais pas à leur colère. Ils ne nous veulent que du bien. Enfin, mieux vaut peut-être qu’une femme n’ait pas été choisie pour cette ambassade. On n’aurait pas voulu croire à celle de nous qui serait revenue avec la réponse des morts. Quand nous parlons des choses invisibles, les hommes nous prennent pour des hystériques. Je n’ai jamais bien compris pourquoi.

Je me glissai donc derrière mon mari, prête à le suivre jusqu’au bout. Mais ce bonheur me fut refusé ; une force invisible m’arrêta brusquement à quelques pas de la ville, et j’entendis le bruit de la porte qui se refermait sur lui. Une grande douceur se mêlait à mon angoisse. C’était par lui que notre ville serait sauvée. Je restai donc là pour l’attendre, repassant dans mon esprit les événements de ces derniers jours et sup-