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LA VILLE ENCHANTÉE

elle, offre-la du moins aux Bois-Sombre. La chambre de Martin n’est pas faite pour ces pauvresses. » Il me semblait, au contraire que nous devions leur donner ce que nous avions de mieux et que cette bonne œuvre nous mériterait peut-être la conversion de mon mari. Je le dis à ma belle-mère et cette pensée la fit pleurer. Car c’est notre gros chagrin à toutes les deux, de sentir que Martin n’a pas sur la religion les mêmes idées que nous.

Des enfants dans tous les coins, ma chambre transformée en hôpital, la maison pleine de femmes affolées et inactives, des provisions à porter à nos maris, on voit que la besogne ne manquait pas. On se fait si vite à ces choses ! Sans l’angoisse qui nous martelait le cœur, nous aurions vécu gaiement au milieu de ce branle-bas. Mais nous ne