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LA VILLE ENCHANTÉE

beille de provisions et je descendis vers la ville. L’idée m’était venue de pénétrer comme je pourrais jusque dans Semur, et de supplier nos morts d’avoir enfin pitié de notre misère. Et j’aurais réussi peut-être, si j’avais eu la force de garder mon dessein pour moi seule et de n’en rien dire à mon mari. Mais comment l’aurais-je fait ? Hélas ! maintenant tout est changé. C’est lui qui est parti pour cette ambassade. Il en était plus digne que moi. Sans cela, le bon Dieu l’aurait-il choisi, le bon Dieu qui connaît tous nos secrets, et qui, malgré les apparences, trouve sans doute, dans le cœur de mon mari plus de vraie religion que dans le mien ? Il y a des choses qui me troublent. Mon mari est le plus honnête homme de Semur, et tant d’autres que je sais moins bons que lui, font profession de croire et vont à