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LA VILLE ENCHANTÉE

rideau de ténèbres qui nous empêchait de voir nos maisons. Plusieurs restaient là des heures entières, priant à genoux. Pour moi je n’aurais pas pu. De temps en temps, à chaque minute libre, je courais à la terrasse voir s’il n’y avait rien de nouveau, et je rentrais aussi vite que j’étais venue ; je serais devenue folle si je m’étais arrêtée à regarder ce tableau désespérant et à sonder ce mystère. Je ne pouvais même pas prier comme tant d’autres. Je me contentais de mes dévotions ordinaires et je n’ai pas besoin de vous dire que la pensée de mon fils ne me quittait pas. Mais exprimer, même par une prière tous les sentiments qui me déchiraient le cœur, non, je n’aurais pas pu. La tête me tournait dès que je m’abandonnais à mes réflexions. J’envie ceux qui peuvent mettre le bon Dieu dans leurs con-