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XXI
INTRODUCTION

bervilliers, j’étais allé reconnaître les sources de l’Euron. Le paysage est sans pittoresque, désert, et d’abord ne donne aucune prise à l’imagination. Il me touche d’autant, car, n’ayant rien pour étonner, ni pour qu’on en cause, il ne s’adresse qu’à l’âme. C’est toute une prairie qui suinte, une prairie du vert le plus doux, formant une légère et vaste dépression où la nappe d’eau affleure. Elle s’amasse sans bruit dans un trou d’où l’Euron, enrichi à chaque mètre par les prés, s’écoule. Nul doute qu’ici, aux instants favorables, on ne puisse contempler le visage divin, mais la nymphe, à cette heure de grand soleil, se cache. Jetons-lui notre offrande, une pièce de monnaie, quelques pensées du culte champêtre. Touchante prairie à