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LA VILLE ENCHANTÉE

confusion de mouchoirs agités, de cris, de rires et de cantiques.

Sous les lourdes bâches et sous les ombrelles de pampre qu’on avait disposés pour les préserver du soleil, de joyeuses têtes d’enfants paraissaient et disparaissaient tour à tour, comme font les oiseaux au bord de leur nid. Que vous dirai-je ? Nous avions pourtant dominé les terreurs atroces de ces derniers jours, et maintenant nos forces nous échappaient. Pleurant, riant, tremblant d’émotion, nous descendîmes à leur rencontre. Une immense fierté me gonfla le cœur, quand je vis ma mère se lever sur la première charrette et me montrer tous ces petits êtres qui s’agitaient autour d’elle. « Mon fils, me dit-elle, voici le dépôt que tu m’avais confié, et, avec ces enfants, la bénédiction du Ciel. — Que Dieu te bénisse, ma mère », criai-je.