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LA VILLE ENCHANTÉE

Je lui baisai la main et tous les hommes qui étaient là firent comme moi.

Oh ! la joie de cueillir par brassées, toutes parfumées de l’air des champs, toutes chantantes comme des oiseaux, ces belles fleurs du paradis ! Nous les prenions par grappes de deux ou trois et nous les mangions de caresses avant de les remettre par terre. Une fois libres, ils s’envolaient à tire-d’aile, semant, sur leur route, la paix et la joie. En les voyant venir, les hommes oubliaient leur fièvre et les pensées mauvaises qui, peut-être, montaient en eux. C’étaient de nouveaux cris, de nouveaux rires, de nouvelles caresses ; puis, bien vite, ils repartaient, chacun d’eux pressé de retrouver sa maison. C’était bien ainsi, car s’ils n’étaient pas rentrés les premiers chez eux, la plupart de ces pauvres femmes auraient hésité avant de