Page:Oliphant - La Ville enchantee.djvu/312

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
279
LA VILLE ENCHANTÉE

la cathédrale pour remercier Dieu de notre délivrance. Elles se détournèrent un instant vers moi et me firent signe, mais sans me demander d’aller avec elles, les chères femmes. Comme j’ai toujours respecté leurs opinions, elles respectent les miennes. Mais leur silence même me remua plus que n’auraient fait les paroles les plus suppliantes. Une inspiration soudaine me vint au cœur. Je n’avais pas encore laissé mon écharpe municipale, cette écharpe aux couleurs glorieuses qui avait été, pendant ces jours de trouble, le drapeau de la sécurité et de l’ordre. Muni de cet insigne, qui faisait de moi le représentant officiel de la commune, je descendis, tête découverte, sur la place, et je m’avançai, à quelque distance de ces dames, d’un pas lent et solennel. Je ne dis pas une parole, mais la vive intelligence de mes conci-