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LA VILLE ENCHANTÉE

franchir le seuil, terrifiées par la pensée de ce qui s’était passé là pendant leur absence. L’innocence des tout-petits réconciliait le ciel et la terre. Moi-même, vous le dirai-je, j’éprouvais encore une vague crainte en rentrant chez moi, et je ne fus pleinement tranquille que lorsque mon petit Jean, me prenant par la main, m’eut fait faire, chambre par chambre, le tour de toute la maison.

Avant la nuit, les deux tiers de la population étaient revenus. La foule se pressait dans la Grand’Rue et devant la cathédrale grande ouverte et illuminée. Mais, grâce aux précautions prises, nous n’eûmes à regretter rien de fâcheux. Assis à ma fenêtre, je me félicitais de ce résultat, quand je vis sortir de la maison ma mère et ma femme, encore toute pâle et défaillante, qui tenait par la main notre petit Jean. Elles se rendaient à