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LA VILLE ENCHANTÉE

Sacrement sur l’autel, M. le Curé entonna le Te Deum sans plus attendre. D’une seule voix, mâle et vibrante, toute la ville continua l’auguste cantique, réveillant les échos de ces vieilles voûtes qui, depuis tant de siècles n’avaient pas répondu à de tels accents. Vaincues par une joie trop forte pour elles, les femmes ne nous accompagnaient qu’avec leurs sanglots.

Je n’ai jamais rien vu de comparable à la frénésie d’enthousiasme qui nous salua sur la place quand nous sortîmes de la cathédrale. Toutes ces femmes se précipitaient autour de moi, s’emparant de mes mains qu’elles couvraient de leurs baisers et de leurs larmes et appelant sur ma tête les bénédictions du Ciel. J’entendis une jeune femme qui criait : « Le bon Dieu n’est pas habitué à des chants pareils et les saints du