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LA VILLE ENCHANTÉE

— Calmez-vous, mon cher ami, me répondit-il. En êtes-vous encore à apprendre le penchant que nous avons tous à nous illusionner nous-mêmes ? Ni les sœurs ni Pierre Plastron, personne n’aura voulu, n’aura cru mentir. Que cet homme soit resté à Semur en chair et en os, pendant les trois jours, n’y a-t-il pas là de quoi mettre en branle les imaginations les plus paresseuses. Moi-même, quand j’y pense, je ne puis m’empêcher de battre un peu la campagne. Sans penser à mal, et même en vue de nous édifier tous, les sœurs l’auront pressé de questions : « Voyons, Pierre, réfléchissez donc, essayez de vous rappeler. Vous avez dû voir ceci, puis cela. » Et secondé de la sorte, Pierre, aura fini par se rappeler tout ce qu’on aura voulu, et beaucoup plus encore.

— Tonnerre ! criai-je à bout de patience,