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LA VILLE ENCHANTÉE

saisir la main de mon guide. Cette solide étreinte me remit un peu. Lui sans hésiter, fonçait de l’avant. Ayant dépassé la ligne d’ombre que faisaient les murailles, nous prîmes à l’ouest vers la petite tour du guetteur. Là il s’arrêta et moi aussi. Nous étions adossés contre la tour et nous regardions devant nous. Rien, rien que la nuit noire qui laissait pourtant deviner la ligne de la grand’route entre les deux étendues de terrains vague. Bouche-bée, haletant, je reculai vers le mur. L’air et les ténèbres m’enveloppaient de la sensation la plus étrange que j’aie jamais éprouvée. Entendez-moi bien. J’avais souvent ressenti quelque chose d’analogue, au milieu de deux ou trois milliers d’hommes, serrés dans une enceinte dont ils occupaient jusqu’aux moindres recoins, piétinant, luttant des coudes, suffoquant. Oui,